Nauvrage
du Cuirassé LA FRANCE
Quiberon
Le cuirassé "LA FRANCE" a été construit
à Saint Nazaire aux Chantiers de la Loire en 1911 et a été
lancé le 7 Novembre 1912. Il mesurait 165m de longueur pour 27m
de largeur, un tirant d'eau de 9.60m, son tonnage était de 23400
Tx. Ses machines étaient composées de 4 turbines "Parson"
alimentées par 24 chaudières "Belleville". L'ensemble
développait environ 28000cv .Il possédait un important
armement comprenant 12 canons de 305mm, 22 de 138mm et 4 tubes lance
torpilles.
Il avait également deux ancres de 9T chacune plus deux de réserve
de 1.8T.
Lancé en 1912, il finit ses essais en 1914 et prend son service
actif à Brest. Ses frères jumeaux sont le "Paris"
construit à la Seyne sur mer, le "Metz" et le "Strasbourg".
Le 26 Août 1922 à 0h57, revenant d'une campagne d'exercices
devant Belle-ile, il talonne une roche dans le passage de la Teignouse.
Le commandant ordonne de stopper les machines. Mais voyant que le navire
paraît déséchoué, et qu'il conserve son erre,
il fait remettre les machines à 10 noeuds et poursuit sa route
sur l'alignement du feu blanc de Port-Navalo. En même temps, il
fait inspecter le fond du navire.
Vers 1h10, les machines et dynamo stoppent faute de vapeur, privant
le navire d'énergie et de lumière. Il ne peut même
plus mettre les embarcations de secours à l'eau. Peu à
peu le courant se lève et pousse la "France" vers les
hauts fonds de la Basse nouvelle. Pour éviter toute nouvelle
voie d'eau, le commandant ordonne de mouiller. Le cuirassé ne
peut plus manoeuvrer se remplit rapidement d'eau et prend de la bande
sur bâbord.
Il est 1h49, quand le cuirassé le "Paris" alerté
par le télégramme de la "France", vient mouiller
à proximité. L'évacuation commence dés l'arrivée
des premières embarcations du "Paris". A 3h15, le "Strasbourg"
et le "Metz", deux autres navires de l'escadre, arrivent sur
zone et mettent leurs embarcations à l'eau, accompagnant celles
du "Voltaire" déjà là.
Le commandant Guy, chassé de la passerelle par la gîte,
est tombé à la mer. Il est récupéré
légèrement blessé. La "France" chavire
sur bâbord et fait un tour en quelques secondes. Il n'y aura que
trois disparus dans le naufrage.
L'exploitation de cette épave va durer 23 années. Un premier
projet soumis par la Ste. " Pasquet & Bons" n'aboutira
pas. En Mai 1935, la Cie. "Neptune" achète l'épave
. Les travaux vont commencer en 1938. Un ancien 3 mâts le "Bourbaki"
est transformé en ponton pour le transport des ferrailles récupérées.
Lors d'une tempête le "Bourbaki" coule au mouillage
près de Port Halignen. En 1939 la Cie "Neptune" considère
que les travaux sont terminés bien qu'il reste encore environ
les 2/3 du cuirassé sous l'eau.
En 1952 la même compagnie reprend les travaux mais devra abandonner
le chantier car elle fait faillite.
Les restes sont vendus à la Sté. "Atlantique"
qui achèvera de remonter l'acier immergé. Le chantier
est fermé définitevement le 31 Avril 1958.
Aujourd'hui, il ne reste plus rien du cuirassé, l'épave
est complètement aplatie sur un fond de roche et sable par 18m
de profondeur. Sa position est 47°27'175N - 03°02'150W (E50)
et il est enregistré par le Shom sous le n° 14573.140.